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C’est le portrait d’un « djihadiste intégral », de l’un des terroristes islamistes les plus capés jamais jugés en France, que le Parquet national antiterroriste (PNAT) a brossé, mercredi 2 octobre. Au terme d’un réquisitoire implacable de plus de quatre heures et demi, le ministère public a demandé que Peter Cherif soit condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans, pour « association de malfaiteurs terroriste » et « séquestration en relation avec une entreprise terroriste ».
« Face à la peine maximale, à laquelle on voudrait ne jamais se résoudre, nous avons cherché des éléments de personnalité permettant de l’écarter. Nous n’en avons trouvé aucun. Son djihad est profondément intellectualisé, verrouillé à double tour, il n’en reviendra pas. Il nous a combattus, il nous combat et ne cessera de nous combattre », a développé Aurélie Valente, l’une des deux représentantes du PNAT, avant de conclure : « La perpétuité, pour que la société que nous représentons demeure en sécurité. La perpétuité, pour que la société que nous représentons demeure en liberté. »
Tout au long de ce réquisitoire à deux voix, le ministère public a étayé son « intime conviction » que ce vétéran du djihad de 42 ans était coupable de l’ensemble des faits pour lesquels il est jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris. Coupable d’abord de ses « multiples activités » au sein d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) au Yémen, où il a passé sept ans. Coupable d’avoir été l’un des geôliers de trois humanitaires français détenus par ce groupe en 2011. Coupable, enfin, d’avoir « participé à la préparation » de l’attentat contre Charlie Hebdo, perpétré par son ami Chérif Kouachi, le 7 janvier 2015.
« Peter Cherif occupe une place singulière dans la galaxie du djihad mondial, par sa longévité et par les organisations qu’il a rejointes », a insisté Benjamin Chambre, l’autre magistrat à porter la voix de l’accusation. Lorsqu’il rejoint AQPA au Yémen, en 2011, après avoir combattu dans les rangs d’Al-Qaida en Irak, dans les années 2000, il « fait le choix de l’organisation djihadiste la plus dangereuse de l’époque, celle qui commet les attentats les plus sophistiqués, celle qui représente le plus haut niveau de menace pour l’Occident ».
Il y a occupé pas moins de « neuf activités », a détaillé Aurélie Valente : « cadre d’AQPA », « logeur », « recruteur » de candidats étrangers pour mener des attentats, « traducteur », « propagandiste » au sein de la revue « qaïdiste » Inspire, « membre des opérations extérieures », pour lesquelles il faisait des recherches de cibles, mais aussi « artificier », « instructeur militaire » et, enfin, « geôlier », notamment de trois membres de l’organisation non gouvernementale Triangle Génération humanitaire.
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